Histoire de l'autoradio, un long fleuve tranquille

Histoire de l'autoradio

L’autoradio, une histoire de notre temps, les conducteurs en profitent

 Quel que soit les moyens financiers, tout est facile, à portée de main, le progrès est devenu un du et s’en passer confine à l’hérésie, au mieux à l’ignorance, au pire au refus. Il en est ainsi de l’autoradio. Confortablement installé dans votre voiture, vous téléphonez en main libres, vous naviguez avec un GPS, vous surfez sur Internet, vous écouter de la musique ou des informations.

Cet outil de travail et de loisir et ses nombreuses applications embarqués vous sont si familiers et si facilement accessibles que le doute sur son origine n’effleure même pas votre esprit.

Pourtant que de recherches, d’expérimentations, de travail, d’échecs, de victoires, il a fallu à tant d’hommes et de femmes, d’ingénieurs, d’ouvriers, d’employés, de commerciaux, pour passer il y a presque un siècle, des premiers autoradios à lampes des années 1920 aux Etats-Unis à l’autoradio dernière génération que d’un clic d’ordinateur vous achetez dans une boutique en ligne.

Une histoire de notre temps

Comme pour beaucoup d’inventions, c’est un peu le fruit du hasard qui a permis de faire avancer la science. Au milieu des années 20, il existait déjà aux Etats-Unis des automobiles équipées de récepteur de radio à lampes, nécessitant deux batteries, une pour la voiture et l’autre pour alimenter la haute tension des lampes. Autant dire qu’avec ces récepteurs, qui occupaient un espace important, les interférences étaient nombreuses, rendant presque inaudible parfois l’écoute.

Selon l’histoire ou la légende, en 1929 ou peut-être avant (Les dates varient selon les historiens), deux jeunes couples, William Learet Elmer Wavering, amenant leurs petites amies admirer le coucher du soleil sur des hauteurs surplombant le fleuve Mississipi, ont trouvé que leur nuit romantique était quelque peu perturbée par la qualité sonore de la musique.

histoire de l'autoradio

Tous deux spécialistes en communications, ils décidèrent donc de chercher leur propre voie et trouvèrent un système permettant d’éliminer les interférences électriques. Leur projet pris forme, intégrant des innovations inédites pour l’époque, et après plusieurs démarches et un vrai parcourt du combattant, Paul Galvin, propriétaire de la Galvin Manufacturer Corporation décida de commercialiser leur invention.

En 1930 le premier autoradio 5T71 fut mis en vente sous la marque Motorola, tout nouveau nom de la célèbre marque qui deviendra Motorola Inc., et fut ainsi le premier fabricant d’autoradio au monde. Parallèlement en Europe, naissait en 1932 l’autoradio Autosuper AS5 du fabricant allemand Blaupunkt.

Ces premiers appareils étaient monophoniques et la recherche de stations se faisait à l’aide d’un bouton rotatif grâce à un condensateur variable changeant la fréquence d’accord du récepteur radio. Comme l’emplacement de ce système très encombrant n’était pas prévu dans la console de bord, la plupart étaient fixés sous le tableau de bord ou sur une console centrale.

Un long fleuve tranquille

Côté américain, après la Grande Dépression des années trente, la technologie va se poursuivre lentement mais surement avec l’introduction d’un bouton poussoir pour rechercher les fréquences, la création des radios à fréquence uniques à deux voies réservées pour la police l’armée, etc. En Europe, après la fin de la deuxième guerre mondiale, des appareils de radio pour les transports en commun et la sonorisation des bus seront installés en 1948 et 1949.

La firme Blaupunkt introduisit en 1952 la réception de la radio FM, suivi en 1953 par la société Becker pour la réception AM/FM qui y ajoutera d’ailleurs son système de recherche automatique de stations. Les choses vont aller assez vite au cours de cette période grâce à l’invention et l’utilisation généralisé du transistor qui libéra ainsi l’autoradio des contraintes inhérentes au tube électronique.

Dans les années 60, l’intégration du lecteur de cassettes de Phillips dans l’autoradio pour en faire un combiné (Radio et lecteur de cassettes) apportera sa pierre à cette petite révolution qui sera complétée par la stéréo (1969), et son cortège d’amplificateurs et de quatre haut-parleurs dans l’habitacle.

Au cours de cette période, l’abandon des potentiomètres de la face avant pour le réglage du volume et de l’accord) permettra de prévoir une ouverture spéciale dans le tableau de bord pour y installer des autoradios standardisés (1984) adaptables à n’importe quel véhicule. La libérisation de la bande FM en France a permis d’introduire le Tuner dans l’autoradio, puis avec le système RDS, l’affichage de la station de radio.

Nouvelles révolutions qui vont d’ailleurs en amener une autre. Le lecteur de CD s’invite ainsi dans l’autoradio en 1985. Le premier fut Becker qui équipa une Mercedes d’un lecteur de CD très haut de gamme en Europe (Les américains en revendiquent la paternité en 1987 avec leur Lincoln Town Car).

Puis vint l’ère du numérique et des années 2000, que nous vivons encore et qui offrent chaque année un large éventail de nouvelles applications. Avec les aides à la conduites de plus en plus sophistiquées, et qui sait, un jour une voiture sans chauffeur (Google en expérimente déjà en Californie), l’évolution technologique qui s’accélère risque d’abord de nous surprendre puis de nous émerveiller.

Mais que penseront nos petits enfants dans les années 2050 lorsqu’ils se rappelleront que leur grand-père n’avait qu’un autoradio numérique dans des voitures qu’ils conduisaient d’ailleurs eux-mêmes : mystère !!!